D’est en ouest…
Pensées comme des « sœurs », les boutiques de Rennes et de Strasbourg ont été imaginées pour se répondre d’est en ouest.
Unies par un mobilier travaillé en continuité avec notre Cocon de la rue de Charonne, elles explorent chacune les savoir-faire des territoires qui les abritent.
Crédit photo : Romain Bourdais & Sessùn
Un point d’appui puisé dans l’idée du mobilier de jardin, dans les entrelacs de tressages, de cannages, dans une matière dont la forme même est une respiration. Puis l’envie de poursuivre un dialogue déjà amorcé rue des Saints-Pères entre les vêtements et les constructions qui les soutiennent, les élèvent, les présentent. Un nouveau partenariat avec l’architecte Aurélie Rimbert autour du tactile, du textile et de l’hommage rendu à ceux qui font naître et renaître l’art sensitif des objets.
La corde, développée spécialement par l’Entreprise du Patrimoine Vivant La Choletaise, se mélange aux supports de métal pour en magnifier les formes. Sa teinte chinée, proche de l’écru, joue les évocations volontaires des matières naturelles : chanvre, ficelle, lin ; comme si l’organique reprenait ses droits sur la rigueur de l’acier.
Les territoires ensuite, presque les terroirs, d’Alsace et de Bretagne aux ressources et à la culture si riches. Sur une idée de perles suspendues, pampilles modernes aux formes arrondies, des perles de verre soufflé enfilées sur des cordes.
D’Alsace, le savoir immémorial des verriers de Meisenthal. Réunis dans le CIAV (Centre International d’Art Verrier), ils font vivre une tradition ancrée dans la culture régionale tout en la magnifiant et en diversifiant ses formes d’expression.
De Bretagne ensuite, l’innovation qui porte, réinvente, voit plus loin. La rencontre pleine de sens avec la chercheuse Lucile Viaud et son projet Ostraco. En développant son propre verre, le Glaz, avec des coquilles d’huîtres et des algues, elle choisit de valoriser les coproduits de la filière halieutique en transformant ce qui s’apparente à des rebuts en un verre naturellement teinté de vert.
De fil en aiguille, les deux lieux s’interpellent et racontent l’amour des matériaux et la précision des détails, les mains qui façonnent et la création qui ouvre les horizons. Ils tissent le lien entre ce qui est suspendu et ce qui porte, entre l’âme et l’être, le vêtement et le corps.