Rencontres

Lison Daniel

Mardi 2 mars 2021

Nous sommes allées à la rencontre de la comédienne, humoriste et scénariste, Lison Daniel. Spontanéité et bonne humeur étaient au rendez-vous.

Peux-tu te présenter, quel est ton parcours ?
Je suis scénariste et comédienne, j’ai 28 ans. Après être passée par plusieurs écoles de théâtre, j’ai pas mal galéré, j’ai fait des petits boulots. Je ne trouvais pas d’agent, je tournais dans des courts-métrages étudiants, le Conservatoire National n’avait pas voulu de moi, la Fémis non plus. C’était franchement déprimant. Et puis j’ai créé les Caractères avec ma cousine Laura. Au bout d’un moment, elle n’a plus eu le temps de faire les vidéos. J’ai donc continué seule, et depuis le premier confinement, ça marche vraiment bien. Je le vois plus comme un CV que comme un projet au long cours. Le compte me permet de me faire connaître, d’écrire de la fiction, et de jouer !
Comment as-tu développé cette passion pour la comédie ?
J’ai toujours été une enfant qui aimait se marrer. Et puis je viens d’une famille où le rire est très important. Au collège, j’étais toute petite et toute maigrichonne. En plus, j’avais sauté une classe, et j’étais une bonne élève. Alors pour compenser, je faisais des vannes.
Où trouves-tu toutes ces idées de personnage ? Lequel est ton préféré ?
Les idées venaient d’abord des filtres qui étaient proposés. C’était la tronche qui me donnait une direction de personnage. Je me disais “tien, celui-là, il pourrait tout à fait être coach sportif”. Et ensuite, j’écrivais. Les personnages les plus aboutis sont restés, et ont continué d’évoluer sur le compte. J’aime les personnages qui sont très loin de moi, parce que ce sont les plus jouissifs à faire ; donc j’aime beaucoup les hommes. Yvan, Gaétan, Julien le marseillais, j’adore les faire parler !
Peux-tu nous expliquer la signification de ton compte Instagram “les.caractères” ?
Au moment de créer le compte, on a cherché un nom qui donnait une bonne idée de ce qu’on allait voir. On a trouvé que l'œuvre de La Bruyère, ​Les Caractères, marchait bien. Cet auteur a passé sa vie à observer la Cour du Roi, les petites mesquineries, les bassesses et les travers de sons époque. Il a créé des centaines et des centaines de portraits, de remarques, qu’il a enrichis pendant des dizaines d’années. C’était une référence littéraire qui nous plaisait beaucoup. Aussi, parce que “characters” en anglais, signifie personnages. Et ce compte, c’est ça, tout simplement : des personnages.
Quel est ton processus créatif ?
Je ne crois pas à l’inspiration qui vient toute seule, il faut la convoquer. Si j’ai une idée de caractère, c’est parce que je l’ai décidée, que je me suis installée à ma table et que je me suis dit “bon, on fait quoi aujourd’hui ? On fait Yvan ? Allez, il lui arrive quoi ?” Ensuite, j’écris une minute de monologue, ou plutôt de dialogue avec un tiers qu’on n’entend pas. Et puis je le filme avec mon téléphone, sur mon canapé, et je le monte dans la foulée. En général, je le poste le jour même. C’est un processus solitaire, et assez sérieux, mais je suis vraiment aidée par la technologie incroyable de nos téléphones, qui me permet de faire tout ça sans passer par des logiciels compliqués. C’est d’une simplicité géniale.
Quel est ton dernier coup de coeur ?
Une chanson d'Andréa Laszlo de Simone : Immensità. Très très beau.
Quel est ton rapport avec la mode ?
Je me suis longtemps habillée ultra simplement, ultra sobre, presque trop, genre architecte danoise, col roulé noir hyper strict. Je ne me permettais jamais de pas de côté un peu ludique, je ne savais pas comment faire. Maintenant, j’essaie des choses un peu plus marrantes. Je me suis fait percer les oreilles il n’y a pas très longtemps, et -incroyable- maintenant je mets des boucles d’oreilles (impensable il y a quelques années). Mais le processus n’est pas simple, c’est un don de savoir se saper !
Comment décrirais-tu la marque Sessùn ?
Des coupes parfaites, pour moi en tout cas ! Des matières qui se tiennent bien, du goût. C’est vraiment ma came, je dois dire, et depuis des années !
Si tu devais créer la femme Sessùn dans les caractères, elle ressemblerait plus à Rebecca où Adélaïde ?
Elle serait quelque part entre les deux. Plus sympa et plus ouverte sur le monde que Rebecca (qui s'intéresse principalement à son tout petit nombril), et moins cucul la praline qu’Adélaïde, plus indépendante et plus détendue aussi ! C'est un personnage qui n'existe pas dans les caractères pour l'instant, mais elle fume des joints en faisant de la céramique, fait des tartes aux prunes et ne possède pas de télévision.

Un grand merci à Lison Daniel pour ce précieux échange. 

CRÉDITS PHOTOS : Jeanne Perrotte

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