Rencontres

Oros

Mardi 6 juin 2023

CRÉDIT PHOTOS : Florian Touzet

Ayant grandi dans une famille d’artisans, entre un père ébéniste et une mère céramiste, c’est tout naturellement que Laure Amoros a développé une passion pour la forme et la matière. En 2016, elle fonde la maison d’édition OROS, avec pour volonté de valoriser le bois au sein de l’industrie créative. Réunissant des artisans français au fil de ses rencontres et coups de cœur, elle édite des créations artisanales, locales et raisonnées, toujours façonnées en France avec un précieux savoir-faire. Pour Floraison Créative, elle a imaginé six sculptures murales aux tracés organiques, célébrant chacune la loi du hasard. Rencontre.

L’amour du bois est une affaire de famille. Parle-nous de ton enfance, bercée par l’artisanat et les savoir-faire.

J’ai grandi dans une famille où l’artisanat régnait : ma mère façonnait des pièces en céramique et mon père concevait des meubles en bois. Autodidactes, passionnés par leurs matériaux respectifs, ils se sont investis à leurs heures perdues dans leurs pratiques. Je les observais alors avec mes yeux d’enfant, à choisir la matière et à la former. De manière inconsciente, je vivais ma première rencontre avec l’artisanat.

Parle-nous de ton projet OROS et de sa création.

Mes années passées à Toulouse, Paris, ou encore en Corse ont enrichi ma vision de la création de manière générale. J’ai côtoyé différents créatifs ; des graphistes et designers, des architectes ou encore des stylistes. En 2016, j’ai créé OROS, revenant de manière naturelle à l’artisanat et plus précisément au matériau de prédilection de mon père : le bois. La volonté initiale, toujours d’actualité aujourd’hui, était de valoriser le bois au sein de l’industrie créative.

Quelles valeurs portent ce projet ?

La maison d’édition que nous développons se concentre sur 3 types de fabrication : artisanale, locale et raisonnée. Il était important pour moi de donner une dimension responsable à ce projet et de m’assurer de la proximité de la matière première et des savoir-faire. Chaque pièce est fabriquée en France par différents artisans français, utilisant des essences qui proviennent de leurs régions, et fabriquant en petites séries pour encourager une consommation raisonnée.

Comment choisis-tu les designers et artisans avec lesquels tu travailles ?

Au gré des rencontres et des coups de cœur - qu’ils soient créatifs ou humains. Le dénominateur commun étant la passion pour la création et le respect de la matière.

Quelle place occupent la recherche créative et l’expérimentation dans ta pratique ?

Malheureusement pas autant de temps que j'aimerais ! L’expérimentation et la recherche créative viennent beaucoup de lectures d’anciens ouvrages sur l’ébénisterie ou l’artisanat au sens large, de contemplations urbaines ou paysagères, ou encore d’échanges avec d’autres créatifs et artisans. Ces différentes sources d’inspiration sont importantes pour enrichir mes connaissances sur le bois et élargir mon spectre créatif.

Parle-nous de la pièce que tu as imaginée pour la carte blanche Floraison Créative - Le Bois de Sessùn.

Il s’agit d’une série de 6 sculptures murales. Chacune se compose de 2 tracés organiques, reprenant les formes que j’ai dessinées il y a quelque temps pour les planches Tracé 01 éditées par OROS. Ces tracés à main levée s’inspirent des compositions abstraites et formes libres de Jean Arp. Superposées de manière aléatoire, elles célèbrent la loi du hasard. Comme il est important pour moi de donner une fonction à ce que je dessine, ces sculptures murales peuvent également être utilisées comme des patères.

Comment cette pièce a été façonnée ?

Dans des planches de chêne massif, les formes ont tout d’abord été découpées, puis assemblées à l’aide d’une entretoise tournée au tour à bois. Le tout est ensuite huilé pour révéler la teinte dorée du bois.

Que retiens-tu de cette expérience de carte blanche ?

Qu’il est difficile de choisir (rires) ! Avec toutes les possibilités qu’offrent le bois, on aurait pu expérimenter d'autres techniques, explorer certains savoir-faire, proposer de nouvelles fonctions ou encore différents langages créatifs. Mais la proposition faite aujourd’hui m’a permis de donner vie à un projet qui me tenait à cœur depuis quelques temps et de m’inscrire dans la continuité de ce que l’on propose depuis le début : des lignes minimalistes qui valorisent le matériau.

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